Carnet de voyage
Tour gourmand, tour fascinant
Thème:
Carnet de voyage
Thème:
Par Yvan Martineau, journaliste vélo, chroniqueur Tourisme et Plein air à l’émission « Les week-ends de Paul Houde », guide de voyages à vélo et Ambassadeur médiatique de la Véloroute des Bleuets
J’ai adoré! A-do-ré prendre part au tout premier Tour gourmand sur la Véloroute des Bleuets, ce fameux circuit cyclable, grand attrait touristique de la région du Lac-St-Jean! Les participants l’ont pleinement savouré aussi. Surtout que nous l’avons dégusté au rythme de la tortue (j’exagère quand même), en étirant le plaisir sur quatre jours. À chaque arrêt chez les producteurs du terroir, les cyclotouristes posaient des questions, se montraient très intéressés par nos hôtes, fascinés lorsqu’ils évoquaient la naissance et la mission de leur entreprise familiale ou l’attachement à leurs bêtes. Et que dire de la fierté qu’ils exprimaient en décrivant leurs produits! Le Tour gourmand, une expérience qui possède le potentiel de devenir tradition.
Dès les premiers coups de pédale au départ d’Alma, le groupe que je guidais pour l’agence de voyages vélo Ekilib respirait cette odeur de vacances avec les segments sur piste cyclable, une première marina, la traversée de la Grande décharge à bord de la navette nautique Le Maligneau.
Et la première halte au menu, Vergers de Velours de St-Henri-de-Taillon, où la co-proprio elle-même, Bianca Voyer, vint à notre rencontre. Une femme déterminée! Elle et son équipe accumulent les honneurs. En 2018 seulement, ils récoltèrent sept médailles pour leurs boissons élaborées à partir d’alcools de petits fruits (ils possèdent 2000 arbres fruitiers) dans une compétition internationale des vins dans l’État de New York. Le commerce fait également saliver les gourmands comme moi avec ses étalages de chocolats maison, vinaigre de fleur de ciboulette, ketchup aux tomates vertes, concombres marinés, etc.
On enfourche à nouveau nos bécanes. Magnifique, la météo, alors que nous roulons des kilomètres directement en bordure du lac dans le parc national de la Pointe-Taillon (une Sépaq). La vue est sensationnelle. Plusieurs s’expriment avec des commentaires du genre : je ne croyais pas que le lac était aussi vaste. Au bout de la piste, nulle part où aller. Cul-de-sac. Le temps d’une baignade dans l’eau peu profonde sur des dizaines de mètres –et chaude- on monte ensuite dans une autre navette nautique qui nous débarque sur l’autre rive, à Péribonka. Les charmantes sections en forêt nous entraînent à Ste-Jeanne-D’Arc puis à Dolbeau-Mistassini. La force des éléments à la chute des Pères est stupéfiante. On parle souvent du lac St-Jean, mais à mes yeux on oublie trop souvent que la région voit couler de grandes rivières, impressionnantes, à fort débit.
Arrivés à l’hôtel, on repart vers l’une des microbrasseries de la région, Le Coureur des Bois. Autre bel accueil où l’une des proprios prend plaisir à faire vivre une expérience gustative aux membres de notre groupe. Cette « micro » confectionne 26 types de bières sauvages inspirées de la région!
Comme la veille, une soixantaine de kilomètres nous attendent au jour 2 pour rallier St-Félicien. Arrêt gourmand à l’économusée Les Délices du Lac-St-Jean, une autre entreprise familiale. Je raffole depuis longtemps de leurs confitures aux bleuets sauvages et érable. La direction nous dévoile la panoplie de produits qu’ils concoctent. Comme le thé des bois aux bleuets sauvages et la sauce BBQ, aux bleuets sauvages encore. « Un autre moment riche d’émotion parce qu’on découvre des gens qui aiment ce qu’ils font et qui sont fiers de partager leur savoir », me souligne l’un des participants.
D’Albanel, on file ensuite vers la chute à l’ours, à Normandin, puis vers « St-Fé ». La diversité des paysages, les terres agricoles, les forêts agrémentent le parcours. Plus tard, quel plaisir pour moi de revoir la famille Bouchard, de Bouchard Artisan Bio, qui nous réserve un accueil des rois. Valérie, avec grande gentillesse, relate les racines de cette famille de producteurs du terroir installée au Lac depuis cinq générations, décrit et fait goûter leurs célèbres fromages et leurs yogourts. Mes clients interrogent, se montrent curieux. Carl (Bouchard) se tient à l’écart depuis 30 minutes quand, enfin, il se joint aux discussions. Et c’est reparti de plus belle… Notre groupe se laisse attendrir par l’attachement sincère qu’entretiennent ces fermiers pour leur métier et leurs vaches.
Et vint la demande : pourrait-on visiter l’étable? Accepté! Imaginez une quinzaine de cyclotouristes, en cuissards, souliers à pédales automatiques au pied, parcourir les allées, charmés par le spectacle. Et les bébés veaux surtout.
Vraiment, des gens chaleureux, aimables, le clan Bouchard élargi!
Comme le temps a filé, nous ratons l’apéro prévu à la micro-brasserie La Chouape de St-Félicien, réputée elle aussi, pour nous rendre souper dans un endroit divin que je ne connaissais pas encore malgré ma quinzaine de séjours sur la Véloroute des Bleuets : le restaurant O Pied marin. On s’inspire là des spécialités locales, ainsi certains optent pour la fondue parmesan, chutney aux bleuets, d’autres pour la bavette de bœuf sauce aux bleuets et d’autres encore pour… la poutine… aux bleuets! Divin aussi parce que l’établissement baigne sur les rives de la rivière Ashuapmushuan, aux côtés d’une marina, avec vue sur le coucher de soleil. Magnifique!
Ekilib, Destination Lac-St-Jean et la Véloroute des Bleuets suggéraient donc des arrêts du genre tous les jours au fil de nos kilomètres à vélo, à la Fromagerie Perron et à la Boulangerie et Fromagerie Médard notamment. Et au musée amérindien de Mashteuiatsh que tous prennent le temps de visiter au Jour 3. C’est d’ailleurs dans ces environs que la Véloroute revient longer le lac St-Jean pour nous re-charmer. Une scène parmi tant d’autres : à Roberval, en pique-nique dans un parc sur les rives du Piékouagami (nom donné au lac St-Jean par les autochtones), là où le lac prend le visage d’une mer intérieure, deux des participantes relaxent, assises dans le sable, pieds nus dans l’eau. Elles conversent. Elles apprécient le calme et la splendeur des lieux. Un moment de communion avec la nature.
Mais, il fallait remonter sur nos bécanes pour rejoindre le village historique de Val-Jalbert et nous tremper un brin dans la vie de nos aïeux, y passer la fin de l’après-midi et la nuit. Chouette, ces vieilles maisons, leurs pièces meublées d’antiquités, les outils et articles d’autrefois, les rues dotées de trottoirs de bois comme au temps des westerns de John Wayne. La haute chute impressionne, se métamorphose en soirée sous les feux de différentes couleurs. Côté gastronomie, Val-Jalbert propose l’une des meilleures tables de la région, dans l’ancien moulin tout en pierres. Sublimes, le décor et l’atmosphère!
Au matin du dernier jour, certains des belvédères naturels les plus époustouflants de la Véloroute des Bleuets sur le lac suscitent des oh et des ah, et causent des arrêts photo. C’est superbe aussi pour pédaler à Desbiens, Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, St-Gédéon avant de rentrer à Alma en empruntant une autre navette nautique pour retrouver La Maison du vélo.
Ce Tour gourmand s’est révélé magnifié par les grands espaces, les attraits naturels et la chaleur humaine des fiers citoyens et producteurs de la région du Lac-St-Jean. Magnifié aussi par la qualité des services tout autour de la Véloroute autant que par l’encadrement d’Ekilib, le de transport de bagages, les collations santé, la camionnette et la remorque qui suivent en cas de besoin, etc. Magnifié enfin par la camaraderie qui s’installe rapidement au sein du groupe, des groupes qui vibrent au rythme de leur passion pour un loisir commun.
Vous devinez qu’avec un tel bilan, j’espère que le Tour gourmand devienne une tradition. Itou, je souhaite de tout cœur cette expérience enrichissante sur le plan humain au plus grand nombre de cyclotouristes possible.
Voir d’autres attraits en cyclotourisme sur notre site!
*Ce Tour gourmand a été concocté par Destination Lac-St-Jean et la Véloroute des Bleuets, en collaboration avec l’agence Ekilib pour laquelle l’auteur, le journaliste Yvan Martineau, guide des groupes un peu partout dans le monde.